Ils étaient trois humanistes…

Stéphane Hessel, Françoise Seligmann, Henri Caillavet, trois grandes figures de la Résistance viennent de s’éteindre , le même jour, presque au même âge.

Tous les trois ont été proches de Pierre Mendès France :  Stéphane Hessel fut son ami, Françoise Séligmann sa collaboratrice, Henri Caillavet membre de son cabinet aux Affaires Etrangères et au Plan.

Aujourd’hui, tous les  trois nous laissent, en héritage, des parcours de vies « exemplaires » : après  la  si douloureuse période  de la Résistance et de la Déportation vint le temps de leur  engagement politique, philosophique,  de leurs combats sans fin  pour la justice, la liberté, la dignité humaine … la paix  en Europe, dans le monde…

Nous rêvons de cette période d’après-guerre où, après les horreurs subies,  tout semblait possible , où les utopies reprenaient corps, où la vie avait un sens.

 Nous rêvons de ces parcours politiques où l’intransigeance le disputait à la fidélité, où l’intelligence du coeur complétait  le savoir de l’esprit , où la sincérité des engagements  primait sur les intérêts personnels.

Nous rêvons  d’un monde plus fraternel, plus solidaire, d’un « monde de soleil »…Mais, avec  Albert Camus, nous savons bien  que « chaque génération , sans doute, se croit vouée à refaire le monde . La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse… »

C’est ce  devoir  de mémoire, envers ceux qui nous ont quittés, que nous avons désormais en partage.

 

                                                                                              Monique  Boulestin